PROJETS ARCHÉOLOGIQUES INSPIRANTS
Archéo-Québec a publié un guide pratique sur l’archéologie préventive. La publication décrit deux projets particulièrement inspirants, surtout en ce qui concerne l’exploitation des données archéologiques : le quartier résidentiel du domaine Longwood à Lévis et l’Arrondissement historique de La Prairie. Tous deux sont de bon exemple de mise en valeur. Ce qu’il y a de particulier avec le premier des deux, c’est qu’il a été embrassé par des promoteurs privés. Pour cette raison, j’aimerais en glisser un mot dans ce billet.
Archéologie au domaine Longwood
Des promoteurs immobiliers ont acheté un terrain à Lévis, sur lequel on connaissait la présence de vestiges de trois maisons construites entre 1800 et 1850, en plus d’un vaste campement amérindien préhistorique (près de 1000 km²). Alertés par la société historique locale, des représentants de la ville et de la MRC ont sensibilisé les promoteurs à la nécessité d’effectuer des interventions archéologiques. Ensemble, ils ont convenu d’un montage financier : 40% des travaux ont été financés par les promoteurs, 30% par la municipalité et 30% par le ministère de la Culture et des Communications.
Un inventaire archéologique a permis de localiser l’ensemble des vestiges. Puis, le terrain a été divisé en trois sections, correspondant à des phases de construction du quartier résidentiel. Des maisons ont d’abord été construites dans la section où il n’y avait aucun site archéologique, puis on a étendu les constructions aux deux autres sections, à mesure que les sites furent fouillés par les archéologues.
Les promoteurs ont su utiliser les recherches archéologiques pour dorer leur image. Aujourd’hui, de nombreux quartiers sont construits rapidement, avec un souci de réduire les coûts au maximum. Cette façon de faire se traduit parfois par la piètre qualité des bâtiments. Le projet Longwood crée la perception que cet ensemble résidentiel est différent. C’est l’idée que les nouveaux propriétaires ont dû se faire, au moment de recevoir gratuitement leur édition du livre : Longwood, Le voyage immobile. Cette perception est constamment réactualisée dans l’esprit des gens, car les rues ont été nommées à partir de l’histoire des lieux.
Second d’une série de quatre billets portant sur deux publications d'Archéo-Québec. La table des matières est accessible depuis l'introduction.
L'illustration du billet est tiré de la publication d'Arché-Québec sur l'Archéologie préventive. On la retrouve à la page 47.